God Save The Queen

Tout a commencé par un beau matin d'été... Cette phrase n'est pas tout à fait vrai. J'ai poussé mon premier cri alors qu'il pleuvait. Cependant c'était un matin quand même, le matin du 21 juin 1989. J'aime me dire qu'être née le jour de l'été est un signe.
Mes parents ? Henry & Jane Gordon. Comme ça ça vous dit rien, je comprends. A Reading ils sont très connus car ils tiennent le pub de la ville. Le seul, l'unique, là où il y a tous les potins, les alcooliques, les femmes larguées, les adolescents à la découverte de nouvelles sensations et les clients habituels : les travailleurs qui viennent manger le plat du jour à midi. Ceux-là je connais leur vie par coeur. Bref j'ai grandi au-dessus de ce pub avec des parents aimants allant d'un étage à l'autre, des clients à leur unique bébé. Eh oui je suis fille unique. De toute façon mes parents n'avaient rien à me reprocher. Pourtant dans mon bled paumé je m'ennuyais. Je rêvais de la ville. Londres déjà, puis Paris, Rome et pourquoi pas l'Amérique. J'osais pensé faire mes études aux USA mais mes parents ne voulaient pas. Ils voulaient me garder pour eux. La mode fut mon domaine de prédilection. A 8 ans je disais à ma mère que sa robe n'était pas belle pour elle. Et puis au fil du temps j'ai commencé à m'y intéresser de plus près jusqu'à m'inscrire dans une université de mode aux Etat-Unis. J'ai donc du quitter le domaine familiale et prendre l'avion pour la première fois. Cette nouvelle vie me fit un peu peur au début mais je ne savais pas encore ce qu'il allait m'arriver.

Girl Just Wanna Have Fun

Professeur : Vous devrez faire un stage de trois mois.
A peine étions nous arrivés qu'on nous collait un stage. J'adore ça le terrain mais j'ai eu un peu de mal à trouver l'entreprise qui allait m'accepter. J'ai envoyé une lettre à un jeune créateur de haute couture nommé William Savino. Je voulais travailler avec lui parce que j'aime ce qu'il fait. Mais la réponse tarda un peu. Enfin, la secrétaire m'appela pour me dire que Monsieur Savino avait accepté mon stage. J'étais aux anges ! Pourtant je retombai bien vite sur mes pattes. J'allais découvrir les coulisses de ce monde merveilleux qu'est la mode. Mais merveilleux c'était vite dit, vous le savez aussi bien que moi. En tant que stagiaire j'ai appris à prendre le manteau et le sac de ma monitrice de stage et a lui faire un café ("avec de la crème mais pas de sucre"). Cette femme était méprisante avec moi. Je le prenais très mal et je savais qu'elle le voyait mais je ne bougeais pas. J'avais rien à dire. Je ne pouvais pas remettre en cause leur mode de travail, moi, la petite stagiaire. Et William Savino, mon idole, je ne le voyais jamais. Juste le matin à travers des lunettes noires, le téléphone à la main. En signe de "bonjour" il passait devant moi sans s'arrêter et me faisait un signe de la main. Bref ce stage était une horreur !

Love Song

Le jour où tout a basculé fut lorsque William Savino eu (enfin !) besoin de moi. Il attendait une mannequin qui avait un retard d'une heure. Ils étaient tous là, prêts à travailler mais il ne manquait qu'elle. Puis elle a appelé et leurs a dit qu'elle ne pourrait pas venir. William dut trouver une autre jeune femme pour essayer sa tenue.
William : Lucy, allez me chercher... mince comment elle s'appelle... Ran... Rachel !
Lucy : La... la stagiaire ?
William : Oui, la stagiaire !
Lucy : Tu est sûr ?
William : Oui !
Lucy courut dans tout l'établissement. J'étais en train de classer ses dossiers dans son ordinateur quand elle est venue, essoufflée et en sueur. Je me demandais qu'est ce qu'elle voulais. D'habitude elle ne me parlait pas beaucoup ou alors avec son expression froide. Elle me demanda (enfin m'ordonna) de la suivre jusque dans la salle d'essayage. Je n'y étais jamais entré en trois semaines de stage. Ce fut une belle découverte. Monsieur Savino était assit sur un tabouret, fumant la cigarette que l'on fume dans les moments de stresse. Il s'adressa directement à moi.
William : Tu va mette ça derrière le paravent et tu reviendra ici pour qu'on puisse faire les ajustements.
Moi : Je vous préviens je déteste ça.
William : ça quoi ?
Moi : Le mannequinat.
Je pris la robe et alla la mettre derrière le paravent. Je n'étais pas convaincue mais il parait qu'elle me mettait en valeur. Ils se mirent tout autour de moi. Prendre les mesures, marquer l'ourlet... Dans tout ce tohu-bohu, je croisais quelque fois le regard de William. C'était la première fois que je voyais ce regard. Je ne le quittait pas et je sais que dans sa tête il ne me quittait pas non plus. Quand nous eûmes finit, il vint me voir et ce fut le consécration.
William : Vous êtes libre ce soir ? J'aimerais vous inviter à dîner.

Eh voilà comment commence les histoire d'amour ! Cette soirée fut mémorable. J'avais mis ma plus belle robe qui pour le coup n'était pas la plus belle parmi les autres femmes du restaurant. Il m'invita dans un restaurant chic, trop chic pour moi. Ce soir-là nous avons appris à nous connaître et nous nous sommes découvert des passions communes (autre que la mode bien sûr). Mais au début j'osais pas. J'osais pas me dire qu'il était peut-être amoureux de moi. C'est trop cliché ! Je me suis faite une raison lorsqu'il a commencé à me ramener chez moi. Pourtant je ne voulais pas y croire et je pense que ça se voyait beaucoup. C'est sûrement pour ça qu'il a fait le premier pas. En me ramenant à pied chez moi, il me dit "Bonne soirée" comme à l'habitude mais lorsque j'allais ouvrir ma porte, il m'interpella.
William : Rachel !
Moi : Oui.
William : Ecoute, je ne suis pas doué pour tout ces trucs. Je...A vrai dire ça fait longtemps que j'ai pas ressenti ça pour quelqu'un et...
Moi : Embrasse-moi.
William : Quoi ?
Moi : Ben tu sais pas comment t'y prendre alors je t'aide.
Il sourit et fit ce que je lui avait demandé. A ce baiser je me rendis compte que je l'aimais depuis longtemps déjà et vu la passion qu'il y mit, je pense que ce fut réciproque. Et ce soir-là la presse était aussi au rendez-vous mais je le vis que le lendemain lorsque je vins acheter le journal. A partir de ce moment je sus que la presse allait s'occuper de ma vie privée. La seule chose positive est que cette fois je n'eu pas à dire à maman que j'avais un nouveau petit-ami.

All Good Things

Moi : Je décide d'arrêter mes études.
William : Quoi ?
Moi : Tu as bien entendu. J'arrête mes études pour travailler avec toi.
William : Très bien.
Moi : C'est tout ce que tu as a dire ?
William : Qu'est ce que tu veux que je te dise. J'ai besoin de toi mais tu n'est pas obligé de rester ici. C'est vrai que depuis que je dessine pour toi j'ai eu le succès que j'avais espéré. J'ai envie de continuer mais je ne veux pas te forcer.
Moi : Je veux être ton mannequin, que tu dessine pour moi, que tu drape le tissus sur mon corps...que tes créations prennent vie sur moi. C'est pas ce que tu veux ?
William : Si. Tu es la meilleur chérie !

J'ai donc arrêter mes études pour travailler avec mon amoureux. Cela ne m'a pas déplu mais je n'ai pas de diplômes. C'est pas grave je fais quelque chose qui me plaît. Eh oui j'ai changé d'avis, ça arrive. Pour être plus en sécurité niveau travail, je suis entrée à la Covet Model Agency. Grâce à cette agence, je travaille pour plusieurs couturiers mais je passe le plus gros de mon temps avec William. J'aime beaucoup cette agence et elle me le rend bien. Je suis restée moi même : quand ça me plaît pas je crie. C'est très énervant sûrement mais je ne veux pas qu'on me marche sur les pieds. Je suis une femme d'aujourd'hui. Pourtant les grandes marques m'aiment bien. Je pense que c'est pour mon naturel (autant physique que psychologique). Je souhaite continuer d'être mannequin de cabine. C'est grâce à moi que les vêtements prennent forme. Bref, je suis heureuse et j'espère le rester pour longtemps.

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