Bitch in disguise
" Story of a lifetime "
Elle ne pouvait pas bouger. Chacun de ses muscles était froid, tout son corps semblait comme liquéfié, maintenu contre le sol de pierres irrégulières et douloureuses se pressant contre tous les membres de son corps. Dans sa tête, une tornade avait dévasté ses souvenirs. Elle avait beau essayer d’ouvrir les yeux, de lutter contre les bras de Morphée, ces derniers la retenaient d’un bras de fer contre lequel elle ne pouvait lutter. Mais la douleur était trop forte, sa tête semblait avoir été écrasée par un camion de trente tonnes, passant ensuite sur tout son corps pour ne laisser d’elle qu’une crêpe, sans consistance et sans goût, bref, une crêpe ratée. Ses yeux s’ouvrirent, et la lumière l’inonda. Il faisait bien trop clair, c’était anormal. Se redresser lui demanda une force colossale, si bien qu’après s’être mise sur les coudes, elle abandonna pour se laisser retomber lourdement sur ... Oui, c'était un matelas. Au moins, elle était dans un lit, ce qui changeait de ses habitudes. Sa tête lui faisait un mal de chien, et à vrai dire, elle ne savait pas vraiment où elle était,
but who cares ? Sonja s'étira doucement les bras qui heurtèrent quelque chose de trop dur pour être un oreiller. Tournant patiemment sa tête pour ne pas ressentir encore une fois la massue qui s'habitait sur son front à chaque fois qu'elle tentait de bougeait, elle finit par se rendre compte qu'elle n'était pas seul dans le gigantesque lit à baldaquin blanc. Qu'il s'appelait Joe, John ou James, elle s'en foutait, elle avait surement pris son pied, ou du moins elle était trop stone pour se souvenir de quoi que se soit. En tous cas il était tellement abasourdi qu'il ne remarqua même pas qu'elle avait mis sa main en plein dans sa tête. Sonja esquissa un sourire et fouilla dans son Balenciaga pour trouver son Iphone.
10 appels en absence, 5 messages vocaux D'accord ... Les appels venaient de différentes personnes, mais la plus part de son agent.
"Feath j'arrive pas à croire que t'es pu me faire ça! Au Vogue Ball non d'un chien ! Et si tu t'avi... " Qu'est ce qu'elle avait bien pu faire la nuit dernière ?
Flashback
" Paris, la veille. "
La fête battait son plein. Vogue. Les photographes de Vogue, les éditeurs de Vogue. La crème de la crème. Sonja aurait été au paradis en temps normal. Mais la vérité, c'est qu'elle s'ennuyait. Elle avait toujours eut besoin d'adrénaline, qu'il se passe quelque chose. Elle était née à Cambridge, en Angleterre il y a 22 ans. Son père est directeur d'une compagnie d'immobilier reconnue et sa mère fut un temps actrice, pour se reconvertir en peintre plus tard. La famille était plutôt riche mais l'amour des parents de Sonja s'épuisa rapidement. Son père se remaria rapidement à une mégère shootée aux antidépresseurs. L'ex madame Marinelli obligea sa fille à suivre son père et sa nouvelle fiancée à New York quand ils décidèrent de déménager. Elle le faisait pour son bien. Du moins c'est ce qu'elle disait, et c'était compréhensible. Comment comparer le salaire d'un pdg à une artiste complètement inconnue ? Mais du haut de ses 14 ans, Sonja n'avait pas pris le recul nécessaire pour pardonner à sa mère ce qu'elle voyait comme une trahison. New York la changea du tout au tout. Tout d'un cliché. Drogue, alcool. Elle tentait tout et se foutait de tout.
Joan, son agent, passait son temps à essayer de réparer ses erreurs et à la faire voir d'un bon oeil. Mais la seule chose que Sonja lui répondait à chaque fois qu'elle était sur le point de s'arracher les cheveux, c'était "
Joan, tu vas faire une attaque, on verra ça demain". Leur relation était basée en gros sur un blackberry et un Iphone. Parce que voilà encore une chose à propos de miss Marinelli. Être désirée, inaccessible, elle adorait ça. C'était sa raison de vivre. Faire tourner des têtes à tout va était sa principale occupation pendant son adolescence, avant de décider de dégager de la baraque de son père pour se réveiller chaque matin dans son loft. Ou pas d'ailleurs.
Elle se noyait dans la foule parisienne. Sa robe argenté décrivait son corp frêle qui contrastait avec ceux des rédactrices aspirant à ses mensurations de rêve. Ses cheveux étaient relevés en un chignon déstructuré qui mettait en valeur la plus tatouée sur sa nuque. Seulement ce qu'elle ne savait pas, c'était qu'elle avait un peu trop bu. Elle embrassait à peu près tout ce qui bougeait mais ses ardeurs se calmaient peu à peu. Qu'est ce qu'elle se faisait chier. Personne n'était là pour lui remonter le moral et l'aider à s'amuser un peu. Exceptée que sa bonne copine Silver
venait de faire son entrée. Sonja attrapa sa robe de satin et se mis à courir du haut de ses stilettos Brian Arwood. "
Ciiiiiiiaooooo Bella !" Elle trimbalait son verre de champagne et l'agitait dangereusement. Le verre faillit lui échapper mais malheureusement, son contenu glissa de la coupe.
Merde, du Dom Perignon. Merde Sonja. Le problème, c'était qu'elle ne se rendait pas compte qu'il avait atterri sur le fourreau Valentino de Carine Roitfeld. Rédactrice en chef de Vogue France.
Merde.